Soins de santé primaires et gestion de l’obésité

  • Les omnipraticien.ne.s* devraient prendre l’initiative d’avoir des conversations centrées sur le.la patient.e* concernant le surpoids et de l’obésité. L’approche des « 5As » (Agréer, Apprécier, Accompagner, s’Associer et Aider (en anglais Ask-Assess-Advise-Agree-Assist)) débutez en commençant par demander l’autorisation de façon à agréer avec votre patient.e* sur le fait que vous allez discuter de son poids. (Voir les Lignes directrices de pratique clinique 2020 : le cadre des « 5As » pour la gestion de l’obésité chez les adultes)
  • Les omnipraticiens devraient promouvoir une approche holistique en matière de poids et de santé, en concentrant leurs efforts sur les comportements sains et en s’attaquant aux causes profondes du gain de poids, et ce, tout en veillant à ne pas stigmatiser, ni à utiliser des arguments trop simplistes tels que : « mangez moins, bougez plus ».
  • Les cliniciens traitants doivent être au fait des médicaments obésogènes et ainsi envisager différentes options pour les personnes vivant avec un surpoids ou avec de l’obésité. Lorsque des médicaments obésogènes doivent être prescrits, les médecins devaient discuter des risques avec leurs patients afin de mettre en place un système de surveillance de la prise de poids.
  • Tant les patients que les professionnels de la santé, doivent être au fait des variations cycliques du poids et opter pour des stratégies qui concentrent les efforts sur des changements qui perdurent, pour ainsi maintenir les saines habitudes à long terme.
  • Nous recommandons aux médecins de soins primaires d’identifier les personnes atteintes d’embonpoint et d’obésité, et d’amorcer un dialogue centré sur le patient et axé sur la santé. (Niveau 3, catégorie C)
  • Nous recommandons aux professionnels de la santé de demander l’autorisation à leurs patients avant de discuter de leur poids ou de mesurer des paramètres anthropométriques. (Niveau 3, catégorie C)
  • Des interventions en soins primaires devraient être utilisées pour accroître la littératie médicale (connaissances et habiletés) des personnes au sujet de la gestion du poids comme approche efficace pour traiter l’obésité. (Niveau 1a, catégorie A)
  • Les médecins de famille devraient orienter les personnes atteintes d’embonpoint ou d’obésité vers des programmes de soins primaires à plusieurs composantes offrant des stratégies de gestion de l’obésité personnalisées comme façon efficace de les soutenir. (Niveau 1b, catégorie B)
  • Les médecins de famille peuvent utiliser la délibération collaborative avec l’entretien motivationnel pour adapter les plans d’action aux conditions de vie de leurs patients, d’une façon gérable et viable, afin d’améliorer leur santé physique et émotionnelle et la gestion de leur poids. (Niveau 2b, catégorie C)
  • Les interventions axées sur un groupe ethnique spécifique devraient tenir compte de la diversité des pratiques psychosociales concernant l’excès de poids, l’alimentation, l’activité physique, et des conditions socioéconomiques, puisqu’elles peuvent différer entre les groupes ethniques et en leur sein même. (Niveau 1b, catégorie B)
  • Les interventions longitudinales en soins primaires devraient porter sur des changements comportementaux graduels, personnalisés et progressifs (« à petits pas ») pour aider efficacement les personnes à gérer leur poids. (Niveau 1b, catégorie B)
  • Les programmes de soins primaires à plusieurs composantes devraient intégrer des stratégies de gestion de l’obésité personnalisées comme façon efficace de venir en aide aux personnes vivant avec l’obésité.  (Niveau 1b, catégorie B)
  • Des interventions en soins primaires de nature comportementale (nutrition, exercice, hygiène de vie), seules ou en association avec la pharmacothérapie, devraient être utilisées pour la gestion de l’embonpoint et de l’obésité. (Niveau 1a, catégorie A)
  • Prévenir le gain de poids s’avère crucial et réaliste ; la perte de poids est potentiellement très difficile selon les pulsions des gens. En se fixant un objectif fonctionnel et fondé sur ses valeurs, cela permet de déplacer notre attention du poids, vers la santé et vers la qualité de vie ; ce qui pourrait aider à faire perdurer les changements.
  • Des conseils nutritionnels personnalisés peuvent permettre de réduire légèrement le poids et le tour de taille.
  • Tant les interventions basées sur la thérapie de pleine conscience, d’acceptation et d’engagement, combinées à des interventions comportementales à composantes multiples, pourraient être envisagées dans l’élaboration d’une stratégie personnalisée de la gestion du poids.
  • Plusieurs problèmes médicaux tels que les troubles du sommeil, la douleur, les problèmes mécaniques, les conditions métaboliques ou même psychiatriques peuvent contribuer aux difficultés de la gestion du poids. Les gens devraient chercher de l’aide médicale s’ils sont aux prises avec des problèmes de maintien ou de prise de poids.
  • Lorsqu’un nouveau médicament est prescrit pour traiter un problème médical, particulièrement si ce médicament est destiné à un usage à long terme, les patient.e.s vivant avec l’obésité devraient se renseigner au sujet des effets potentiels associés au poids.

* N.-B.: L’utilisation du genre masculin a été adoptée pour le reste du texte afin de faciliter la lecture et n’a aucune intention discriminatoire.

** Notez que nous avons traduit les messages clés, ainsi que les recommandations issues des lignes directrices; tandis que les chapitres complets et le matériel complémentaire sont disponibles uniquement en version originale anglophone.

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