Épidémiologie de l’obésité chez l’adulte

  • L’obésité est une maladie chronique caractérisée par la présence d’excès ou/et d’un dysfonctionnement du tissu adipeux qui nuit à la santé et au bien-être.
  • L’obésité augmente le risque de maladies chroniques sévères notamment les maladies cardiaques, le cancer, les accidents vasculaires cérébraux, le diabète et les maladies hépatiques grasses non alcooliques, pour ne nommer que celles-ci.
  • L’obésité nuit à la qualité de la vie de la personne liée à sa santé et réduit son espérance de vie.
  • Au Canada, au cours des trois dernières décennies, la prévalence de l’obésité chez les adultes a augmenté de façon considérable, ayant triplé depuis 1985.
  • L’obésité, définie comme étant un IMC ≥ de 30 kg/m2, concernait 26,4 % ou 8,3 millions d’adultes canadiens en 2016.
  • L’obésité sévère (c.-à-d. : IMC ≥ 35 kg/m2) est la sous-catégorie d’obésité ayant la croissance la plus rapide et qui a connu une augmentation disproportionnée au cours de cette même période. Depuis 1985, l’obésité sévère a augmenté de 455 % et concernait en 2016 environ 1,9 million d’adultes canadiens.
  • L’embonpoint, défini comme étant un IMC compris entre 25 et 29,9 kg/m2, concerne 34 % de plus, soit 10,6 millions d’adultes au Canada.
  • Pour la même période de 30 ans, les mesures de l’obésité abdominale ont également augmenté de manière notable, elles étaient plus prononcées et étaient associées à des augmentations considérables pour les risques associés à la santé.
  • Ce qui est plus préoccupant, c’est que l’augmentation de l’obésité infantile reflète les tendances démontrées chez les adultes.
  • Un enfant sur trois et/ou un jeune âgé de 6 à 17 ans a de l’embonpoint ou de l’obésité, comparativement à un sur quatre en 1978/79.
  • La prévalence de l’obésité chez les garçons, particulièrement celle chez les adolescents âgés de 12 à 17 ans, est significativement plus élevée que celle chez les adolescentes (16,2 % contre 9,3 %).
  • Les causes de l’obésité et les facteurs qui y contribuent sont complexes et vont bien au-delà du choix individuel en matière d’apport et de dépense caloriques. Parmi les facteurs bien établis qui contribuent à l’obésité, citons le statut socio-économique, le sexe, l’origine ethnique, l’accès aux soins de santé, la génétique, l’alimentation régionale, ainsi que les environnements bâtis.
  • Les professionnel.le.s de la santé ne devraient pas se fier uniquement à l’IMC pour prédire les risques pour la santé d’un individu, mais qu’ils devraient l’utiliser en association avec d’autres outils de dépistage et d’évaluation.
  • Les préjugés liés au poids, la stigmatisation et la discrimination sont omniprésents tant dans les systèmes de soins de santé qu’au sein de la société, ce qui se traduit par un traitement injuste des personnes vivant avec l’obésité.
  • L’obésité touche tant les individus et les familles, que la société. Le fardeau économique est important. En 2014, la répercussion économique mondial de l’obésité était estimée à 2 000 milliards de dollars américains, soit 2,8 % du produit intérieur brut (PIB) mondial.
  • Au Canada, l’obésité et les maladies qui y sont liées entraînent un coût important pour la société en raison de l’augmentation des coûts directs (c.-à-d. : l’utilisation des médecins, des hôpitaux et des salles d’urgence) et indirects (c.-à-d. : la perte de productivité, l’absentéisme, l’invalidité), évalués à 7,1 milliards de dollars en 2010.
  • Une gestion réussie (c.-à-d. : la prévention, la gestion et le traitement) de l’obésité nécessite un effort collectif, soit aux niveaux politiques, des systèmes de santé, des communautés ainsi qu’au niveau individuel.
  • Il est nécessaire d’investir de manière continue et ciblée en financement de la recherche afin d’appuyer la compréhension scientifique de l’obésité. Ceci comprend tant la recherche non expérimentale sur les causes biopsychosociales et environnementales et les facteurs qui contribuent à l’obésité, que la recherche expérimentale visant à développer et tester des interventions destinées à prévenir, gérer et traiter l’obésité. Il faut prioritairement chercher à mettre en œuvre les meilleures pratiques et politiques fondées sur les données probantes.
  • Les professionnels de la santé peuvent reconnaître et traiter l’obésité en tant que maladie chronique due à une accumulation anormale ou excessive de graisses corporelles (adiposité) qui nuit à la santé et accroît le risque de morbidité et de mortalité prématurées (Niveau 2b, catégorie B).
  • L’élaboration de stratégies fondées sur des données probantes à l’échelle des systèmes de santé et des politiques peut être utilisée pour la gestion de l’obésité chez l’adulte (Niveau 2b, catégorie B).
  • Des données auto-rapportées et mesurées (p. ex., taille, poids, tour de taille) pourraient être recueillies sur une base régulière et continue pour une surveillance longitudinale de l’obésité à l’échelle nationale et régionale (Niveau 2b, catégorie B).

* N.-B.: L’utilisation du genre masculin a été adoptée pour le reste du texte afin de faciliter la lecture et n’a aucune intention discriminatoire.

** Notez que nous avons traduit les messages clés, ainsi que les recommandations issues des lignes directrices; tandis que les chapitres complets et le matériel complémentaire sont disponibles uniquement en version originale anglophone.

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