L’obésité est une maladie chronique progressive, semblable au diabète de type II ou à l’hypertension artérielle. Elle se caractérise par une accumulation de gras excessif ou abdominal pouvant nuire à la santé.

Les études populationnelles utilisent un indicateur nommé l’indice de la masse corporelle (IMC) afin de mesurer les prévalences de l’obésité. Bien que cet indicateur soit très aidant à des fins de surveillance en santé des populations, il l’est moins en tant qu’outil clinique, destiné à poser un diagnostic chez les personnes ayant de l’obésité. L’obésité devrait être diagnostiquée par un.e professionnel.le de la santé, et ce, en utilisant des mesures et des analyses cliniques complémentaires à celui-ci. Basée sur les résultats d’analyses populationnelles existantes, la prévalence de l’obésité au Canada augmente significativement depuis les trois dernières décennies. Selon les résultats des analyses effectuées grâce aux données tirées de l’Enquête sur la santé dans les collectivités canadiennes de 2014, ceux-ci révèlent que plus de 5 millions d’adultes canadiens ont de l’obésité. Tandis que selon l’Enquête canadienne sur les mesures de la santé 2015, c’est 30 % ou plus qui a de l’obésité. Ce qui représente une personne sur trois qui pourrait avoir besoin de soutien médical afin de gérer leur maladie.

Plusieurs organismes incluant Obésité Canada, l’Association médicale canadienne, the American Medical Association et l’Organisation mondiale de la Santé considèrent maintenant l’obésité comme étant une maladie chronique.

En tant que facteur d’aggravation pouvant mener au développement tant du diabète de type II; de l’hypertension artérielle; des maladies cardiaques; d’accident vasculaire cérébral; de l’arthrite; certains types de cancer, ainsi que d’autres importants problèmes de santé, l’obésité peut avoir de sérieux impacts pour ceux qui vivent avec celle-ci. Il est estimé qu’une mort prématurée sur dix, concernant les adultes canadiens âgés de 20 à 64 ans serait directement attribuable à l’obésité.

Au-delà de ses effets sur le bien-être et la santé générale, l’obésité affecte également les personnes au sein même de leurs sphères sociale et économique. Ces effets sont dus, entre autres, à des préjugés sociaux persistants associés à leur corpulence. Tout comme pour d’autres formes de discrimination, incluant le racisme, les préjugés négatifs et la stigmatisation à l’égard du poids peut augmenter la morbidité et la mortalité. Les préjugés négatifs reliés à l’obésité peuvent se transposer par des inégalités sociales en matière d’employabilité, d’éducation, ainsi que dans le système de santé. Ces préjugés négatifs sont souvent nourris par des stéréotypes négatifs largement répandus; à savoir que les personnes ayant de l’obésité seraient prétendument paresseuses, pas motivées ou manquant d’auto discipline.

Des initiatives collaboratives plus complètes de la part tant du public, du privée que des organisations non gouvernementales sont requises.

Sans des stratégies collaboratives, plus complètes et basées sur des données probantes axées sur la personne, les coûts tant économiques, que psychosociaux vont continuer de s’accroître. Les prévisions concernant les prévalences de l’obésité chez les adultes canadiens sont également en progressions pour les deux prochaines décennies. Les pressions attribuables à l’obésité reliées directement aux coûts annuels sur les systèmes de santé canadiens (incluant les médecins, les coûts d’hospitalisation et de médication) sont maintenant estimées entre 5 et 7 milliards de dollars. Les projections estiment qu’il en coûtera 9 milliards en 2021. Ces estimations ne concernent que les coûts de l’obésité sur le système de santé, celles-ci ne comptabilisent ni les pertes potentielles de productivité, ni celles de l’assiette fiscale (soit la perception des taxes sur les revenus). De plus, l’inaction des politiques contribue également à l’accroissement des coûts psychosociaux des personnes vivant avec de l’obésité. La stigmatisation à l’égard du poids ou les préjugés négatifs en sont des exemples. Ainsi il est démontré qu’un potentiel de discrimination basée sur des stéréotypes reliés au poids accroit la morbidité ET la mortalité. C’est pour toutes ces raisons que de s’attaquer aux problèmes des préjugés liés au poids, ainsi qu’à la stigmatisation à l’égard du poids au sein même de nos systèmes de santé, d’éducation et des politiques publiques devrait être une priorité.