La période de la grossesse est une période durant laquelle le corps des femmes passe par plusieurs changements, et ce, dans le but d’offrir au fœtus le meilleur environnement possible, afin que celui-ci puisse se développer au mieux. Le poids pris durant la grossesse est normal et attendu afin d’obtenir une saine grossesse. Les femmes prendront le poids en fonction de leur besoin individuel et de leur type de corps. Cependant, prendre trop de poids, ou pas assez, peut poser de sérieux risques pour la santé, et ce, tant de la mère, que celle du fœtus. Il existe des moyens pour que la femme puisse gérer combien de poids elle devrait prendre durant sa grossesse, et ce, dans le but d’optimiser sa santé et son bien-être.

L’organisme américain The Institute of Medicine (IOM) a créé un guide concernant le sujet de la prise de poids « idéale » durant la grossesse, afin de réduire les risques de santé, tant pour la mère, que pour le fœtus. La prise de poids « idéale » est différente dépendamment de l’indice de masse corporelle (IMC) de la femme d’avant grossesse (IMC est un indicateur de masse corporelle basé sur la grandeur et le poids). Si une femme débute sa grossesse avec un surpoids (IMC ≥ 25 kg/m2), ou de l’obésité (IMC ≥ 30 kg/m2), le nombre de kilos (livres) recommandés est plus restreint que si celle-ci débutait sa grossesse a ce que considère l’IOM pour le poids normal (IMC = 18,5-24,9 kg/m2). Débuter sa période de grossesse à un poids plus élevé peut augmenter les risques de résultats négatifs pour la santé, et ce, tant de la mère, que pour le fœtus, ce même si les recommandations pour la prise de poids sont respectées. Cependant, en adoptant un style de vie saine pour accompagner la gestion de prise de poids en période de grossesse, les femmes auront de moins grands risques, et peuvent ainsi réduire les chances de résultats négatifs. Vous pouvez en discuter avec votre obstétricien, votre médecin de famille ou votre sage-femme.

Peu importe le poids auquel une femme débute sa grossesse, prendre plus de poids que ne suggèrent les recommandations peut causer des problèmes. Cela peut inclure le diabète de grossesse (aussi appelé diabète gestationnel), de l’hypertension artérielle gravidique (ou prééclampsie), garder un surplus de poids après l’accouchement, un fœtus trop gros (aussi appelé macrosomie fœtale), avoir un accouchement par césarienne, développer de l’obésité ainsi que l’apparition d’autres maladies chroniques plus tard dans la vie (une pression artérielle élevée, des problèmes coronariens) et ce, tant chez la mère, que pour l’enfant à venir.

Les femmes ayant de l’obésité ont plus tendance à prendre plus de poids, que ce qui est recommandé, comparativement aux femmes qui n’ont pas d’obésité. Ce n’est pas tant le gain total de livres (de kilos) qui diverge, mais bien que celles-ci tendent à excéder les recommandations émises pour leur catégorie spécifique.

Les femmes ayant de l’obésité excédent les recommandations concernant la prise de poids lors de la grossesse peuvent augmenter encore plus leur risque de problèmes de santé. Par exemple, si une femme a de l’obésité lorsqu’elle est enceinte ou si elle prend plus de poids que recommandé, son fœtus aura plus de chances de naître à un poids supérieur qu’à celui prévus selon les chartes gestationnels et par rapport à son âge. Ainsi, ce nourrisson sera plus susceptible d’avoir de l’obésité dans la période de son enfance en comparaison avec d’un autre enfant, qui lui serait né d’une mère sans obésité ou d’une mère qui se serait conformée aux normes spécifiques pour sa catégorie émises selon les lignes directrices de l’IOM.

La grossesse est une période importante dans la vie d’une femme et peut jouer un rôle majeur afin de prévenir l’obésité des futures générations. C’est pour cette raison qu’il est important pour les femmes de connaitre quelles sont les recommandations des lignes directrices afin d’offrir les efforts nécessaire pour rester le plus près possible des recommandations, et ce, non seulement pour leur propre santé à court et moyen terme, mais aussi pour celle de l’enfant à naître. Il existe une multitude de facteurs qui peuvent l’influencer l’adhésion aux recommandations, tels que les facteurs environnementaux (c.-à-d. : culturel, statut socioéconomique, psychologique, émotionnel, événements stressants) et génétiques. Ce qui prime lors de la période de la grossesse, est que peu importe à quel poids la femme débute celle-ci, est d’adhérer, le plus possible, aux comportements qui favorisent la santé et le bien-être.

Une saine alimentation :

L’alimentation saine est un aspect important de tout style de vie, sans égard au poids. Cependant, lors de la période de grossesse c’est encore plus important pour ainsi s’assurer d’offrir la meilleure santé possible pour l’enfant à naître.

  • Suivez le Guide alimentaire du Canada pour une saine alimentation :
    • Mangez une diète équilibrée, remplie d’une vaste variété de fruits et légumes. Les femmes enceintes doivent consommer plusieurs vitamines et minéraux prénatals. Choisissez particulièrement les aliments riches en oméga-3, en acide folique et en fer.
  • « Manger pour deux » est un mythe :

Au premier trimestre de la grossesse, une femme n’a pas besoin de manger aucune calorie supplémentaire par jour. Les seconds et troisièmes trimestres de la grossesse sont associés à une augmentation de la demande énergétique de la part du bébé grandissant. Cette demande se traduit par une demande supplémentaire de calories de : 340 calories par jour pour le 2e trimestre et 450 calories par jours au 3e trimestre.

  • Une femme réussira à atteindre ces suppléments nutritionnels en ajoutant deux ou trois portions additionnelles de n’importe quel des groupes alimentaires de son choix. Plutôt que de penser « manger pour deux », pensez « manger doublement santé ! »

Évitez les substances nocives :

Les substances dangereuses tels que la cigarette, l’alcool, les drogues récréatives et certaines prescrites peuvent avoir des impacts sérieux sur la santé des bébés. Si une femme ou l’un de ses proches sont impliqués dans l’un de ces comportements avant le début de la grossesse, il ou elle devrait échanger à son professionnel de la santé au propos de quels sont les soutiens mis à sa disposition pour l’aider à changer ces comportements.

De saines habitudes de sommeil :

Avoir assez de sommeil lors de la grossesse est important. Il n’y a pas de « bonne » manière de dormir, et aucune ligne directrice officielle n’a été formulée par la communauté médicale, puisque le confort est unique à chacun. Trouver une position de sommeil confortable peut représenter un véritable défi. Par exemple, un petit nombre de femmes enceintes ont le sentiment de manquer de souffle lorsqu’elles dorment sur le ventre. Un manque de sommeil peut avoir un impact sur la grossesse, mais plus important, il peut aussi affecter l’habileté de fonctionner et de maintenir les autres saines habitudes.

Gérer le stress

Trouver un moyen pour gérer le stress est important. La grossesse est une période de changements, non seulement corporelle, mais aussi dans la vie en générale. Essayez de trouver une stratégie relaxante, tels que la méditation ou le yoga, maintenez un réseau social de soutien et cherchez à garder votre santé mentale, consultez si vous en ressentez le besoin.

Exercises

L’exercice est un autre moyen pour gérer le stress, et il peut également avoir de grands bénéfices tant pour la santé de la mère que pour celle de l’enfant à naître ! L’exercice favorise la croissance et le développement santé du fœtus, autant que de favoriser la santé tant mentale que physique de la mère. La pratique d’exercice régulier peut également contribuer à une prise de poids santé tout au long de la grossesse.

  • Il est recommandé de pratiquer entre 150 et 300 minutes d’exercice d’intensité modérée chaque semaine.
  • Cette intensité est juste assez pour permettre d’augmenter le rythme cardiaque et suer un peu.
  • Les femmes qui s’entraînaient avant le début de leur grossesse pourront possiblement participer des activités de plus hautes intensités. Un professionnel de la santé ou un entraîneur certifié (physiologiste, kinésiologues) pourront vous accompagner.
  • Le « test de la parole » est un bon moyen pour vérifier le niveau d’intensité de votre exercice. Pour une activité d’intensité moyenne, l’objectif est de pouvoir parler, mais pas de chanter, durant l’exercice.
  • Les femmes devraient participer à des activités qui ont de faible risque d’être déséquilibré ou de trauma pour leur bébé. Des exemples inclurait la marche, le jogging, la course, la natation ou le vélo stationnaire.
  • Il est aussi sécuritaire et recommandé de pratiquer des exercices de renforcement musculaire (deux fois par semaine) ce qui améliore l’ensemble de votre corps. L’exercice devrait s’effectuer avec le poids de votre corps ou des poids libres et consiste à faire une série de 12 à 15 répétitions pour 8 ou 10 exercices. Il est important d’expirer lorsque vous faites la partie plus difficile du mouvement.
  • Il est important que les femmes portent une attention particulièrement en période de grossesse à tous changements non prévisibles de leur corps, particulièrement après un exercice. N’hésitez pas à aviser votre professionnel de la santé de tous problèmes.
  • Il est aussi important de bien se réchauffer avec des petits mouvements d’étirements avant de commencer l’exercice — les muscles froids se blessent plus facilement !
  • Le plus important est que si la femme ne pratiquait pas d’activité physique avant sa grossesse, il est important d’en parler avec un professionnel de la santé avant de débuter. Il faut toujours commencer graduellement et ne pas essayer d’en faire trop en une seule fois. Le but est d’être en bonne santé durant la grossesse, non pas de s’entraîner pour les Olympiques.
  • Réduire le temps sédentaire peut aussi être bénéfique pour la grossesse.

Si vous avez des questions, n’hésitez pas à les poser à votre professionnel de la santé ! Mieux vaut être certaine, que de risquer votre santé.

Qu’une femme planifie de voir un médecin de famille, une sage-femme, une infirmière, un obstétricien ou tous autres professionnels de la santé, il n’y a aucun doute qu’elle ou ses proches vont apprendre beaucoup de nouvelles informations en lien avec la grossesse.

Il est important de savoir que les femmes ne sont pas seules dans ce processus d’apprentissage. Une équipe de professionnels de la santé est là pour les aider à compléter une grossesse saine. Ne soyez pas gênée, ayez une bonne et franche conversation au sujet de la gestion de poids avec les membres de votre équipe de soins. Cela vous aidera à être pleinement prêtes pour gérer une grossesse saine !

Est-ce sécuritaire de faire de l’exercice durant ma grossesse ?

Bien que la pratique de l’activité physique soit recommandée durant la grossesse, il reste un petit nombre de femmes pour qui cela ne serait pas sécuritaire. Certaines conditions médicales pourraient retenir certaines femmes de faire de l’exercice de manière sécuritaire à cause de possibilités qu’elle blesse l’enfant à naître ou elle-même. Une femme peut demander à son médecin au sujet d’un test nommé « Évaluation préalable à la participation à de l’activité physique (X-AAP pour femmes enceintes) » ou connu aussi sous son appellation anglophone « Physical Activity Readiness Medical Examination (PARmed-X for Pregnancy) ». Ces lignes directrices aideront le professionnel de la santé à décider si la pratique d’activité physique convient et est sécuritaire pour elle. En plus de donner aux femmes une cote « allez-y » pour être physiquement active, il offre d’excellentes recommandations au sujet de la fréquence, du type d’exercice et l’intensité qui est sécuritaire pour vous de faire. Ces recommandations prennent en charge les femmes pour chacun des étapes de la grossesse.

Quels types d’exercice devrais-je faire ?

Le corps de la femme va passer par plusieurs changements tout au long de sa grossesse. Le changement de son centre de gravité et la perte d’équilibre ne sont que deux exemples. Différents types d’activités physiques vont même avoir des impacts sur le bébé de différentes façons. Son professionnel de la santé sera en mesure d’expliquer ces changements et discuter pour trouver le meilleur exercice pour sa grossesse. Il existe des ressources basées sur des données probantes disponibles sur le site de La société des obstétriciens et gynécologues du Canada :

Ainsi que ces documents (en Anglais seulement) :

https://www.acog.org/-/media/Committee-Opinions/Committee-on-Obstetric-Practice/co650.pdf?dmc=1&ts=20161110T1413081845

https://sma.org.au/wp-content/uploads/2016/09/SMA-Position-Statement-Exercise-Pregnancy.pdf

Discutez de vos comportements actuels !

Il est important pour les femmes et leur professionnel de la santé de discuter et de collaborer de manière réflexive sur leur activité, leur comportement et leur environnement social. Leur médecin ou l’un des membres de l’équipe de professionnels de la santé pourront l’aider à décider si c’est sécuritaire de continuer ces comportements durant la grossesse. Le plus important, ils seront en mesure de faire des suggestions pour permettre d’ajuster ce comportement ou ces facteurs liés à l’environnement social de manière à ce que ce soit mieux tant pour elle que pour son bébé à naître.

Quelles sont les autres ressources existantes qui pourraient m’aider à garder le cap ?

Les communautés sont remplies de ressources pour aider les femmes à avoir une grossesse saine ! Les guides nutritionnels, les guides d’activités physiques, les cours prénataux, les services de consultation, les entraîneurs personnels et des services sociaux ne sont que le commencement. Un médecin praticien peut vous offrir des suggestions supplémentaires qui vous seront utiles. Chacune des femmes est la mieux placée pour connaître son corps et devrait travailler en collaboration avec son médecin pour décider ce qu’elle a besoin pour avoir une grossesse saine.